Lorsque l’on parle de Self-Défense, on voit tout d’abord des techniques pour se défendre lors d’agressions physiques. En réalité, l’essentiel de la protection se fait bien avant d’être en conflit physique.
Avant de se retrouver en situation de combat, il y a des paliers qui permettent de réduire les chances que cela arrive, tout simplement car notre objectif n’est pas d’apprendre à vaincre un adversaire, mais de se sortir de situations de danger, l’idéal étant de les éviter autant que possible, tout en étant capable de les affronter au mieux.
La première étape de protection consiste à identifier les menaces potentielles et les éviter. Cela passe tout d’abord par éviter les zones à risque ou les ruelles isolées, puis par ne pas ressembler à une proie facile ou attiser la convoitise. La décision d’agresser se fera selon le rapport entre risque et gain, nous pouvons donc agir sur l’un comme sur l’autre.
La seconde étape consiste à ne pas laisser un contact à risque dégénérer en un affrontement. Garder son sang-froid, ne pas répondre à la provocation, détourner l’échange, ne pas se laisser déstabiliser et, encore une fois, ne pas ressembler à une proie facile.
La troisième étape arrive lorsque votre interlocuteur souhaite passer à l’action. Il a estimé qu’il serait facile pour lui d’obtenir ce qu’il veut et il entame un contact dans ce sens. En lui montrant qu’il est tombé sur un os et qu’il aura du mal à s’en sortir indemne, il peut se rétracter. Il ne faut pas oublier que ce genre d’agression vise une proie facile, si vous vous révélez plus coriace, il y a des chances qu’il revienne sur son choix.
La dernière étape est celle qui va nécessiter d’affronter physiquement la personne afin de se sortir de cette situation. Attention, il n’existe pas de technique ultime, ou d’art martial meilleur qu’un autre. C’est vous qui ferez la différence. La méthode doit simplement être adaptée à votre personnalité, à votre physique, à votre mental.
Dans tous les cas, vous devrez garder un esprit calme, sobre et laisser votre égo de côté. Souvenez-vous que l’objectif est votre sécurité et celle de vos proches. Parfois, il vaut mieux perdre son portefeuille que tenter d’affronter deux ou trois agresseurs, surtout si une lame est en jeu…
« Mieux vaut éviter que de devoir fuir,
Mieux vaut fuir que de devoir négocier,
Mieux vaut négocier que de devoir se battre,
Mieux vaut se battre que de mourir… »
Notre cerveau est constitué de trois couches successives: Reptilien, Limbique et le Cortex (85% de la masse). Le Cortex contient tout ce qui est réflexion et se désactive en situation de danger pour laisser le cerveau reptilien exprimer ses réflexes de survie. Ceux-ci sont agrémentés des apprentissages inscrits dans le cerveau limbique (expériences marquantes, mouvements mémorisés par répétition).
En conséquence, si vous vous retrouvez en situation de stress, les seules techniques qui pourront resurgir seront celles qui vous avez répété et enregistré dans votre cerveau limbique. Un ensemble de techniques que vous aurez répétés, qui vous correspondent et vous plaisent.
« Mieux vaut répéter 1000 fois une technique, qu’une fois 1000 techniques. »
C’est également la raison pour laquelle, le choix de votre voie martiale doit vous correspondre, vous devez apprécier ce que vous apprenez, vous faire plaisir dans la pratique et avoir confiance dans votre instructeur. Si ce n’est pas le cas, il est peu probable que ce que vous apprendrez s’ancrera dans votre mémoire utilisable en situation de stress.
En cas d’agression, deux comportement sont à identifier: L’agression et la prédation.
Dans le premier cas, qui est le plus courant, l’objectif est d’obtenir quelque chose (le portefeuille, un acte sexuel, un territoire…). La méthode passe donc par une phase d’intimidation. Il faut bien avoir conscience que le souhait de l’agresseur est de s’en sortir avec le minimum de difficulté. On en revient à cette balance entre gain et risque.
Dans le second cas, le prédateur veut simplement éliminer l’autre. Dans ce cas, l’attaque est généralement effectuée par surprise et il est pratiquement impossible de l’éviter. Heureusement, ce dernier cas est très rare.
Pour le premier cas, il y a souvent une première phase d’intimidation qui vous permet d’analyser la situation et peut-être de lui faire subtilement comprendre que vous n’êtes pas la bonne cible par rapport à ses attentes.
Avec le stress, le cœur s’emballe et avec lui, nos capacités se modifient.
à 70 bpm : La motricité fine est affaiblie et difficile à réaliser: Écrire, effectuer un point de pression, réaliser une clef articulaire précise.
115 bpm : La motricité fine est impossible.
Les mouvements simples (motricité lourde) sont plus faciles à effectuer: Coups de poings, de pieds, de tête.
145 bpm : La motricité complexe devient difficile: Combinaison de trois mouvements différents comme une prise de judo par exemple.
La motricité lourde se modifie, les gestes deviennent plus difficile à coordonner, les mouvements sont exagérés et ont tendance à se répéter. Par exemple, l’effet piston sur un coup de poing.
La perception auditive est étouffée et champs visuel se rétrécit. Il est également possible d’avoir la sensation d’un ralentissement du temps. La sensation de douleur peut également se déconnecter temporairement.
L’individu adopte des comportements intégrés, il va reproduire ce qu’il a l’habitude de faire sans s’en rendre compte et sans le contrôler.
175 bpm : La motricité complexe est impossible.
Moralité, il faut posséder un panel de compétences s’appuyant sur des techniques à motricité lourde et acquérir des techniques de façon automatiques (donc peu, mais bien maîtrisées et en phase avec le pratiquant). A l’entraînement, il ne faut pas enregistrer des mouvements polluants (saluts, excuses etc…) et toujours travailler avec une amplitude maximale pour bien ancrer la mécanique. Les principes de trapping permettent de contrer les problèmes de perception.
Pour lutter contre le stress, il faut être capable de contrôler sa peur. Cela peut se faire par la compréhension de la situation, connaissance de stratégies et d’opportunités de sortie, confiance dans sa forme de combat et être capable d’agir sans se poser de question (ne pas avoir de conflit moraux).
La peur est souvent à l’origine du stress. Voici différentes choses à savoir pour en réduire son impact:
Approche cognitive: Il faut savoir que la peur est normale et qu’elle est une arme de l’agresseur (il compte dessus). L’état de peur correspond à la préparation du corps au combat et n’est donc pas une faiblesse, mais un changement de mode.
Technique Ventilatoire: Avec la peur et l’accélération cardiaque, le corps est en hyperventilation, ce qui amplifie encore plus le phénomène de peur. Contrôler son souffle permet donc de sortir de ce cycle respiratoire et de reprendre le contrôle.
Si ces sujets concernent tout le monde, les adolescents sont plus particulièrement sensibles à ces points :
Le harcèlement
Numérique, de rue ou scolaire, le harcèlement peut causer d'énormes dommages psychologiques.
Le racket
Ce type d'agression a tendance à s'ancrer dans le temps et amener vers une relation de soumission.
Le consentement
Sujet majeur dans la relation à l'autre, ce principe doit être compris par tous, car la culture globale a tendance à le minimiser.
Le détournement
Certaines personnes, souvent plus âgées, peuvent influencer les adolescents qui sont en constitution de leur personnalité.
Des solutions existent pour tous ces sujets, à commencer par la capacité à identifier ces dangers, la prise d'assurance, la capacité à s'opposer à une pression physique et l'opportunité de communiquer sur ces sujets.